Il s’agit de :
- Connaitre l’origine de la contamination de l’eau par las nitrates (agriculture, industrie …)
- Évaluer l’impact sur la santé et connaître les modalités de surveillance
Il s’agit de :
Le terme « pesticide » désigne les molécules actives ou les préparations utilisées pour la prévention, le contrôle ou l'élimination d'organismes indésirables, qu'il s'agisse de plantes (herbicides), d'animaux (insectes, acariens, mollusques, etc.), de champignons (fongicides) ou de bactéries. Il existe plus d’un millier de substances actives de pesticides.
Ces substances sont vendues sous différentes formes et on peut dénombrer près de 10 000 préparations et formulations destinées à la vente.
Les métabolites de pesticides sont des sous-produits des pesticides.
Ces sous-produits de pesticides se créent par processus de dégradation, transformation ou réaction, qu’ils soient physiques, chimiques ou microbiologiques. Les pesticides (ou molécules-mères) évoluent donc au fil du temps en divers métabolites (ou molécules-filles).
Certains usages de pesticides conduisent à des rejets diffus vers les milieux naturels de molécules mères ou de métabolites.
La présence de pesticides ou de leurs métabolites dans les eaux de surface ou souterraines est alors due notamment à leur entraînement par ruissellement ou à leur infiltration dans les sols. Ces molécules peuvent ensuite se retrouver dans les eaux brutes utilisées pour la production d’eaux destinées à la consommation humaine, telles que les rivières et nappes phréatiques et, si l’installation de traitement ne les élimine pas avant, dans les eaux distribuées au robinet.
Les pesticides ont été et sont toujours majoritairement employés en agriculture, bien que la profession fasse des efforts conséquents (agriculture raisonnée) et que l’agriculture biologique soit en plein essor. Les pesticides sont aussi employés dans certains domaines industriels. L’usage en espaces verts et chez les particuliers tend à baisser suite aux interdictions progressives d’usage, hors produits de bio-contrôle.
Ils restent toutefois utilisés dans le domaine vétérinaire (antipuces…), et dans les habitations (anti-fourmi, anti-moustiques…) ou encore directement sur le corps : les anti-poux sont des pesticides par exemple.
Le choix des molécules recherchées dans le cadre du contrôle sanitaire est réalisé par l’ARS en fonction notamment des activités agricoles locales, des surfaces cultivées et des quantités de pesticides vendues.
En effet, il n’existe pas de liste européenne ou nationale des molécules de pesticides à rechercher dans le cadre du contrôle sanitaire. Les listes de molécules du contrôle sanitaire ne peuvent être exhaustives car il existe plus d’un millier de substances, sans compter leurs métabolites. Par conséquent, compte tenu du nombre élevé de molécules étant ou ayant été autorisées et utilisées, il est nécessaire de cibler, au niveau local, les recherches de pesticides et métabolites de pesticides dans les eaux potables en fonction de la probabilité de les y retrouver.
Ce choix est opéré périodiquement, en fonction de l'avancée des connaissances scientifiques et techniques, tant vis-à-vis des substances, que des capacités analytiques des laboratoires. L’évolution des techniques de recherche permet de surveiller de nouvelles molécules qui ne pouvaient l’être dans le passé.
Début 2023, la liste des pesticides et métabolites a été mise à jour.
La liste du contrôle sanitaire à la Réunion comporte 151 paramètres de type pesticides et métabolites.
Pour les pesticides dans l’eau au robinet du consommateur, la limite réglementaire de qualité est fixée à 0,10 μg/L par substance individuelle et à 0,50 μg/L pour le total des pesticides quantifiés (sauf ceux classés non pertinents).
En cas de dépassement, l’ARS examine la situation sanitaire pour la molécule en question, en comparant sa concentration aux valeurs sanitaires.
Si cette valeur sanitaire, plus élevée que la limite réglementaire de qualité de 0,1 μg/l, est respectée, l’eau peut continuer à être consommée sans restriction pendant une période dérogatoire. Ainsi, lorsque la concentration en pesticide est supérieure à la limite réglementaire de qualité mais inférieure à sa valeur sanitaire, l’eau ne présente pas de risque pour la santé du consommateur ; aucune restriction d’usage de l’eau n’est prononcée. Des actions correctives sont toutefois demandées à l’exploitant dans un délai contraint.
Quelques forages sont concernés par des dépassements ponctuels et fluctuants par rapport aux normes de qualité. Néanmoins, les concentrations détectées sont restées faibles et largement inférieures aux valeurs-guides sanitaires définies par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).
Par ailleurs, ces captages font généralement l’objet d’un traitement ou d’une dilution par interconnexion de réseaux, garantissant la distribution d’une eau conforme aux abonnés.
La mise en œuvre de filières de potabilisation pour l'élimination des pesticides et d’interconnexions de réseaux, a permis une amélioration de la conformité sur les pesticides.
100% de la population réunionnaise alimentée en eau conforme à la norme en pesticide en 2021
Près de 69% des captages de l'île sont dépourvus de détection sur les molécules recherchées dans le cadre du contrôle sanitaire.
Pourcentage de la population vis à vis de la conformité sur les pesticides dans l'eau : En 2018, 96,29% conforme / 1,18% non-conformité ponctuelle / 2,53% non-conformité récurrente - En 2019, 97,03% conforme / 2,18% non-conformité ponctuelle / 0,79% non-conformité récurrente - En 2020, 98,05% conforme / 1,18% non-conformité ponctuelle / 0,77% non-conformité récurrente - En 2021, 100% conforme