Quelle est la qualité
de l'eau du robinet à La Réunion ?

Organisation du contrôle sanitaire

En France, l’eau fait partie des aliments les plus contrôlés. Les Agences Régionales de Santé organisent et réalisent le contrôle sanitaire des eaux afin d’assurer la sécurité et l’information des abonnés.

La réglementation applicable aux eaux de boisson est définie par le Code de la Santé Publique et comporte :

1. Des règles techniques
Obligation de mise en place de périmètres de protection autour des captages, contrôle des caractéristiques des procédés de traitement, etc...

2. Des règles administratives
Procédure d’autorisation, par le préfet, préalable à la mise en service des captages et des usines de potabilisation.

En particulier, tout projet de captage est subordonné à la réalisation d’études préalables, qui comportent trois objectifs majeurs :

  • prendre des mesures pour protéger les consommateurs et les informer sur les risques
  • instaurer un programme d’amélioration pour rétablir la qualité de l’eau distribuée.

3. Des règles de vérification et d’information :
Une surveillance permanente de la qualité doit être assurée par le distributeur d’eau (exploitant, mairie) de façon adaptée aux risques identifiés. En cas de détection de dégradation, le code de la santé publique prévoit que l’exploitant informe les abonnés en temps réel et communique les restrictions d’usage et recommandations sanitaires.

En complément de l’auto-surveillance exercée par l’exploitant, un contrôle sanitaire est mis en place par l’Agence Régionale de Santé (ARS) conformément aux directives européennes, qui vise en particulier à :

  • vérifier le fonctionnement et l‘exploitation des installations de production et distribution d’eau
  • contrôler la qualité de l’eau par un programme de prélèvements et d’analyses
  • évaluer les risques sanitaires, lors des situations de non-conformité des eaux distribuées
  • informer périodiquement les responsables de la distribution d’eau et les consommateurs.

Programme analytique du contrôle sanitaire

Une soixantaine de paramètres, portant sur la qualité physico-chimique et microbiologique de l’eau, sont analysés et comparés aux exigences de qualité fixées par l’arrêté du 11 janvier 2007.

En moyenne 3 000 prélèvements d’eau sont effectués chaque année par l’ARS, les analyses étant réalisées par des laboratoires agréés (laboratoires MicroLab, LDEHM du Conseil Départemental de La Réunion et LDA du Conseil Départemental de la Drôme). Les résultats des analyses sont communiqués à la mairie et à l’exploitant. S’agissant de documents administratifs, ils sont accessibles au public. La législation prévoit en particulier :

  • l’affichage en mairie des analyses et bilans (décret du 26/09/1994). Les résultats des analyses sont également accessibles aux internautes sur le portail du Ministère de la santé
  • l’envoi aux abonnés, une fois par an lors de la facturation, d’une synthèse commentée de la qualité de l’eau (arrêté du 10/07/1996). L’ARS dresse un bilan statistique de la qualité de l’eau pour chacune des 174 unités de distribution, que compte le département ; ces synthèses annuelles (dénommées « info-factures ») sont transmises aux communes et exploitants pour diffusion à chacun des abonnés, qui ont ainsi connaissance des caractéristiques de l’eau délivrée à leur robinet l’année précédente
  • lors d’un dépassement de norme, une procédure de gestion de non-conformité est mise en œuvre, comportant notamment la mise en alerte de l’exploitant et du maire et, si nécessaire, la réalisation de prélèvements pour analyse de confirmation. Il appartient au responsable de la distribution d’eau (maire, exploitant) de prendre toutes mesures pour remédier à la situation, informer les abonnés et, si besoin, interrompre la distribution d’eau.

Il convient de préciser qu’un dépassement de norme ne signifie pas obligatoirement, qu’il y ait danger pour la santé et nécessité d’interrompre la distribution, dans la mesure où le calcul des normes intègre un facteur de sécurité.